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PSYCHOPATHE

9 mars 2009

Chaplain est morte

Chaplain est morte. Quel dommage... trente neuf ans, toutes ses dents et beaucoup de gras. Quelle idée de se suicider à cet âge ? A moins qu'il ne s'agisse d'une maladresse ? Le huitième étage ça peut faire mal. Ah mais... attendez... oui ! Je me rappelle, maintenant. Cette peau de vache adipeuse m'a croisé dans le couloir, celui là même où la fenêtre était ouverte à cause des travaux de peinture. Couloir coincé entre deux portes closes, à l'abri des regards. Les peintres n'étaient pas présent et le matériel exhalait son haleine chimique. Attendez, attendez... mmmmh... non, tout compte fait, je n'ai pas croisé cette grosse connasse et je n'ai été témoin de rien du tout. La version officielle sera certainement qu'elle s'est suicidée, et c'est bon pour la planète, comme dirait Évelyne Dhéliat. Maintenant, il va falloir que je m'occupe de Bernard. Lui aussi me mène la vie dure au boulot, mais ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il est dangereux de s'en prendre à Clément, celui qui paraît tout gentil et qui ne ferait pas de mal à une mouche, celui qui à une tête de victime plutôt que d'agresseur, celui que l'on a envie d'emmerder parce qu'il n'y aura pas de conséquences. La plupart des gens ont la fâcheuse tendance à juger sur le physique et le tempérament général, sans se soucier de ce qui se cache en profondeur. Bernard fait parti de ces gens et il en fera les frais, tout comme madame Chaplain. Ses quolibets et cafardages auprès de la hiérarchie ne seront plus que souvenirs et l'ensemble des employés de bureau qu'il côtoyait tous les jours sera en émoi devant la terrible nouvelle, comme pour madame Chaplain. Il n'est pas porté dans les coeurs mais il sera regretté, comme l'est madame Chaplain. Les gens dits normaux m'étonneront toujours. Je n'arrive pas à concevoir que l'on puisse détester quelqu'un, et lorsqu'il disparaît pour de bon se mettre à pleurer. Mais merde, cette personne vous la détestiez ! Vous l'avez certainement déjà imaginée passer sous un train en ayant le sourire aux lèvres. Je ne pourrai probablement jamais comprendre, mais qu'est-ce-que c'est bon de régler ses problèmes de façon radicale, sans état d'âme ! Encore faut-il le faire intelligemment, il ne s'agit pas de tirer vingt ans de cabane.

Charlie m'a appelé tout-à-l'heure. Il m'a dit qu'il était inquiet parce que le commissariat l'a contacté pour l'entendre sur deux où trois petits détails au sujet de l'affaire du flic en pièce dans le congélateur de Lindman. Il était étonné parce qu'il pensait que cette histoire était close pour lui, ayant déjà eu rendez-vous au commissariat et cela s'étant bien passé. Il ira à son rendez-vous demain. J'espère que tout ce passera bien, parce que je suis moi aussi impliqué, et j'ai pas envie d'aller en tôle. Je vous tiens au jus.

ev_sang_jesus

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27 février 2009

Décompresser

Charlie a été convoqué au commissariat en tant que témoin. Mais témoin de quoi ? Du meurtre qu'il a commis sur la personne de madame Lindman ? Non, Charlie n'est pas idiot à ce point. De toute évidence il est resté stupéfait et attristé devant la tragique disparition de la vieille peau emmerdeuse. Les cochons se sont bien régalé, le corps s'est volatilisé, et la vieille ne fera plus chier. La vie est belle, quoi. En sortant du commissariat Charlie m'a passé un coup de fil pour me dire que tout est OK et que le flic qu'il avait devant lui était plus préoccupé par la pendule que par ses relations avec madame Lindman. Je me suis donc relaxé avec un bon whisky en pensant que malgré tout, Charlie est un con. Quel imprudent ! J'espère que ce bougre d'imbécile ne me refera pas un coup pareil. Quand on élimine quelqu'un, il faut le faire proprement, et surtout prudemment. Éliminer madame Lindman qui est sa voisine du dessous est imprudent. Éliminer de surcroît un flic du commissariat de mon quartier et le foutre dans le congélateur de Lindman est encore plus imprudent. J'espère qu'entre deux cognacs ce connard se rendra bien compte de sa connerie. Toujours est-il que je lui ai proposé de venir boire un coup chez moi. J'étais à la maison et j'avais besoin de compagnie après une journée de merde au boulot. Toujours ce connard de Bernard et cette merde de madame Chaplain. Le soir avant de m'endormir j'échafaude des plans dans lesquelles ils se retrouvent baignés dans une mare de sang, scotchés l'un à l'autre par la pression d'une corde qui enserre leur corps hideux. Je vous le dis, ils n'emporteront pas au paradis l'arrogante mesquinerie qu'il m'affligent à longueur de journée. Je les tuerai, faites moi confiance... et cela aura l'air d'un accident. Je ne sais pas vraiment encore de quelle manière je vais m'y prendre, mais personne ne s'attaque à Clément impunément. Je n'ai ni état d'âme, ni sentiment. Fort de ce principe, le monde m'appartient.

Charlie s'est pointé chez moi. On s'est bourré la gueule et il m'a fait part de son envie de nourrir les cochons. Cela tombe bien parce que j'ai un peu envie de m'amuser, de décompresser.

Je vous tiens au courant.

ev_sang_jesus

16 février 2009

Les colporteurs

Il n'y a rien de plus soporifique qu'un salon de coiffure. A partir du moment où vous entrez dans un salon de coiffure, vos paupières deviennent lourdes comme des bouteilles de butane, comme dirait l'autre. L'attente face à un magasine de mode, assis dans le fauteuil en simili skaï du bac à shampoing, c'est soporifique; mais moins que lorsque l'eau chaude dévale votre tête et que des mains expertes vous massent le cuir chevelu. Il n'y a plus alors qu'à compter jusqu'à dix et votre compte est bon. J'ai demandé une coupe pas trop courte, parce qu'il y en a marre de ressembler à un GI. Devant la vitrine un clochard faisait l'idiot et amusait la galerie. Il rentrait de temps en temps dans le salon, vociférait des choses que les gens trouvaient amusantes. Il buvait de temps en temps au goulot de sa boîte en carton sensée contenir du jus de fruit. Les gens font souvent mine de trouver amusantes les situations qu'il ne maîtrisent pas, surtout lorsque celles-ci sont anodines. La vérité, c'est qu'il m'a cassé les pieds, ce mec. Il s'est peut-être adressé à moi deux ou trois fois, mais je l'ai complètement ignoré, comme j'ai ignoré ce colporteur venu sonner à ma porte une heure plus tard, lorsque j'avais encore des micros cheveux plein les oreilles. Oui, j'ai réussi à outrepasser mes pulsions et j'ai repris mes activités sur l'ordinateur. Un petit exploit ? Pas vraiment, mais j'avoue que la dernière fois que je me suis occupé d'un colporteur, s'était assez jouissif. C'était une première, je voulais tenter le coup. Jusqu'à lors j'ouvrais la porte, écoutais quelques secondes leurs balivernes et les envoyais balader avec un beau sourire moqueur. Pour qui se prennent-ils ces abrutis pour essayer de m'embobiner ? Une fois une représentante m'a carrément expliqué qu'elle allait rentrer chez moi pour vérifier mes factures d'électricité afin d'évaluer si je paierais moins cher avec sa société... Elle m'a dit qu'elle allait entrer chez moi ! Mais si elle était entrée chez moi, elle n'en serait ressortie que dans des sacs poubelles, voilà la vérité. J'habite au rez-de-chaussée, en général j'arrive à garer ma voiture pas loin, donc en deux trajets rapides je remplis le coffre de mon tas de ferraille. Je passe ensuite un coup de fil à Charlie pour que les cochons passent à table et voilà, c'est simple la vie quand on a aucun scrupule. Je plains tous ces gens qui pèsent sans arrêt le pour et le contre, qui se posent trente six milles questions. N'ayez aucun état d'âme et vous verrez comme la vie s'en trouvera simplifiée, comme par exemple lorsqu'un colporteur se permet de vous déranger chez vous. Au lieu de chercher mille et une excuses pour vous en débarrasser, faites comme moi : invitez le à entrer, faites le patienter dans le salon pendant que vous allez chercher un câble dans la cuisine, et lorsqu'il a le dos tourné étranglez le jusqu'à ce qu'il perde connaissance. Ensuite vient le travail de découpe qui commence par la gorge. Scie électrique et compagnie, je vous ferai un inventaire de mon attirail plus tard. Une fois les sacs de cinquante litres remplis (quatre pour être bien à l'aise), deux voyages jusqu'à la voiture et zou... monsieur Tartempion qui vend des encyclopédies en porte à porte à disparu de la circulation. D'abord c'est à son boulot que l'on va s'inquiéter de ne pas le revoir. Ensuite c'est sa famille qui va alerter les autorités en signalant sa disparition. Comme monsieur Tartempion est majeur et vacciné mais qu'il est un peu dépressif, la police engagera une procédure de disparition inquiétante qui consiste à diffuser des télégrammes en interne avec sa description, et puis c'est tout. Monsieur Tartempion a parfaitement le droit de disparaître s'il le veut. Je vous l'avais dit, c'est simple la vie lorsque l'on a aucun scrupule.

Je n'ai pas eu de nouvelles de Charlie, ces derniers temps. Il faut dire que je ne fait pas vraiment d'efforts pour le contacter tant je suis encore un peu en colère au vu de ses frasques dernières. Comment a t-il pu être aussi imprudent en foutant les restes d'un mec -un flic qui plus est- que l'on a zigouillé ensemble, dans le congélateur de sa voisine du dessous. D'accord madame Lindman était une vieille chouette, mais cela ne veut pas dire qu'il faille prendre tous les risques dans le seul but de la faire passer pour une tueuse sanguinaire. Il est vrai qu'au fond, je trouve ça plutôt bien joué, d'autant que la vieille n'emmerdera plus son monde... Charlie lui avait administré de force plusieurs cachets d'ecstasie qui l'ont laissée sur le carreau lorsqu'il s'est invité chez elle. La presse n'a pas fait écho de cette histoire. Étrange... et tant mieux. Maintenant reste plus qu'à attendre l'inévitable enquête de voisinage, Charlie devra être bon. Quand tout ceci sera passé il faudra que l'on se détende un peu. Nous nous adonnerons alors à notre loisir favori... les cochons ont faim.

ev_sang_jesus

12 février 2009

Putain le con !

Encore une journée de merde au boulot. Encore les quolibets de ce connard de Bernard et encore les hurlements de cette connasse de madame Chaplain. Et tout cela en m'efforçant de garder un sourire forcé et en essayant de garder mon calme. Aujourd'hui j'ai remarqué que lorsqu'elle hurle, une petite écume blanche apparaît au coin de ses lèvres, comme un animal, comme une truie. Il lui manquerait plus qu'un groin pour que l'illusion soit parfaite, avec ses vingt ou trente kilos en trop, ses joues rebondies comme celles d'un hamster, son ventre ballottant à chacun de ses pas. Vous l'aurez compris, madame Chaplain ce n'est pas Cyndie Crawford... mais plutôt Cyndie trop forte. Lorsqu'elle me parlait tout-à-l'heure et critiquait je ne sais qu'elle aspect de mon travail (je n'écoutais pas), j'avais une tasse de café bouillant au point et je m'imaginais lui envoyer le contenu en plein dans la poire. Il n'y aurait eu que ce con de Bernard pour aller la nettoyer à la hâte, en bon lèche-cul qui se respecte. Il l'aurait peut-être nettoyée avec la langue et en aurait profité pour lui récurer sa moule bien charnue. Mmmm... peut-être pas devant tous le monde. J'ai fini ma journée de boulot comme d'habitude, frustré de ne pas avoir régler son compte au "couple infernal" : Bernard le lèche-cul et madame Chaplain la grosse truie. En rentrant à la maison, même cérémonial qu'à l'accoutumée : j'allume la télévision et me sers un verre de pastis la main dans une boîte de mister Pringles. Je laisse souvent éteint mon téléphone portable lorsque je travaille, non que je ne veuille pas être dérangé, mais souvent parce que je ne pense tout simplement pas l'allumer. C'est donc devant les émissions à la con de début de soirée que j'ai mis sous tension mon mobile. J'ai constaté que j'avais un message. C'était Charlie. Apparemment il s'était enfin décidé à me dire cette chose si importante qu'il avait à me dire et dont j'oublie tout le temps de lui demander des détails. Très bien, je l'ai donc appelé. Et là... putain, autant j'apprécie ce mec parce que l'on a à peu près la même vision de la vie, autant des fois je le ferais disparaître dans des litres d'acide sulfurique. Ce trou du cul m'annonça que les morceaux de corps humain retrouvés par la police dans le congélateur de madame Lindman, c'était lui. Que je vous explique : il y a quelques mois, au cour d'une de nos escapades nocturnes, nous avions pas mal de cognac dans le pif et nous avons tué un mec. Jusque là tout est normal. Le seul problème, c'est qu'en fouillant dans son portefeuille, on s'est rendu compte que c'était un flic. Lieutenant je sais pas quoi, je m'en rappelle plus. Bon, de toute manière cela ne changeait pas grand chose au problème parce que nous ferions disparaître le corps, comme d'habitude. Sauf que ce flic travaillait dans mon commissariat de quartier. Nous nous en sommes rendus compte parce qu'il possédait un calepin auquel la lettre "T" comme travail était bourré de numéros de téléphone du commissariat concerné, avec pleins de numéros internes. Là on avait fait une bourde. Zigouiller un mec d'accord, mais pas à proximité immédiate de mon domicile. S'amuser c'est bien, mais il faut le faire prudemment. Tous les cadavres que nous laissons habituellement derrière nous ne réapparaissent jamais, et celui là à plus forte raison. Ce soir là j'avais vraiment, mais alors vraiment abusé du cognac. Charlie paraissait beaucoup plus lucide que moi. D'ailleurs c'est lui qui l'a poignardé, je me suis juste contenté de finir le boulot en l'étranglant avec un câble, il ne restait plus grand chose à faire. Je ne pouvais pas participer à la grande messe de la disparition du corps, vu mon état. J'ai donc laissé Charlie s'en charger et je suis allé me coucher, j'étais pas très loin à pied. Je lui ai fait confiance et je pensais qu'il allait utiliser la méthode habituelle : charger le corps dans le coffre de la bagnole (Charlie était passé me voir avec sa vieille 405), puis prendre la route jusqu'à la ferme de son oncle et donner le corps au cochons. L'oncle de Charlie vit seul et connait nos activités. S'il laisse faire et qu'il ne prévient pas les autorités, c'est parce qu'il sait à quel point nous sommes désaxés du citron. Il n'a pas envie de se retrouver dans l'estomac des cochons. C'est un poltron et nous en profitons bien.

Charlie n'avait pas utilisé la méthode habituelle. Ce soir là il était au moins aussi scotché que moi mais ce con est trop fier pour m'en avoir fait part. Il cacha donc le corps sous un tas d'ordure et alla tranquillement se coucher. Mais quel connard ! Dire qu'on a vraiment failli se faire gauler par sa connerie ! Imaginez que quelqu'un tombe sur le corps, à quelques dizaines de mètres de chez moi ! Il a donc repris sa bagnole, retourna chez lui, dormit jusqu'au lendemain dix heures du matin, revint sur les lieux - en plein jour - chargea le corps dans sa caisse, découpa le corps chez lui et alla taper chez madame Lindman à l'étage inférieur, entouré de gros sacs poubelles noirs. Madame Lindman lui a ouvert la porte et il lui a foutu son poing dans la gueule, la laissant inanimée. Je savais qu'il n'aimait pas cette vieille connasse, mais là quand même, il pourrait un peu réfléchir de temps en temps. Il est trop sanguin, ça le perdra, un jour. Il savait que madame Lindman avait un grand congélo parce qu'un jour elle l'a invité à venir chez elle écouter combien en entendait fort les disques qu'il se passe à tue-tête. Il a ensuite foutu les morceaux dans le congé, a enfoncé cinq ou six cachets d'ectasie dans la gorge de la vieille toujours inanimée, histoire de lui faire grimper le palpitant, et a tranquillement regagné ses quartiers avant de m'inviter chez lui pour m'annoncer ce qu'il avait fait. Il voulait faire passer la vieille emmerdeuse pour un tueur sanguinaire, c'est réussi, mais quel connard ! Prendre autant de risque sous prétexte qu'il avait des contentieux avec sa voisine du dessous ! En même tant... j'avoue que c'est bien joué. Lorsque plus tard je me trouvais en compagnie de Charlie dans son appartement, j'ai effectivement entendu madame Lindman pousser des râles : probablement le coeur qui s'emballait sous l'effet des cachets... et nous ne sommes pas descendus.

Mais enfin... ce flic, il vont finir par l'identifier. Charlie m'a dit qu'il lui avait ravagé le visage et lui avait arraché la majorité des dents. Il déconne, Charlie. Le corps a quand même été retrouvé juste en dessous de chez lui; chez sa voisine, à l'étage inférieur. Ce mec est un malade. Mais je l'aime bien quand même...

ev_sang_jesus

9 février 2009

Grande nouvelle

Tu parles d'une journée ! il a fallu encore se taper cette connasse de madame Chaplain qui me crie dans les oreilles, il a fallu que je lui fasse encore des sourires forcés parce que que voulez-vous... il faut bien bouffer, et si il y a bien une chose dont je ne me fout pas, à mon grand désarroi, c'est bien de garder mon boulot, surtout par les temps qui courent. Et puis il y a cet enfoiré de Bertrand qui me fait des crasses toute la journée. Ce connard n'est pas en reste pour aller cafter auprès du patron la moindre bourde que je puisse commettre. Madame Chaplain et Bertrand... Je m'en occuperai un jour, de ces parasites, il le faut. Je les verrai bien attachés tous les deux, face à face, complètement à poil, les plis de graisses de Chaplain débordant sur le corps osseux de Bertrand. Ensuite je mettrai le feu au couple improbable en lui versant préalablement quelques litres d'essence sur la tronche. Ha... c'est beau de rêver. Ils ne perdent rien pour attendre, ces deux là. Enfin... tout-à-l'heure, après d'interminables minutes dans les embouteillages, j'ai pu un peu m'étendre sur le canapé, jusqu'à ce que j'entende mon téléphone sonner. C'était ce bon vieux Charlie. Le fait de l'avoir au téléphone est la meilleure chose qui me soit arrivée de la journée. Ce qu'il m'apprit me stupéfia : la police a retrouvé chez madame Lindman des restes humains débités en morceaux dans un grand congélateur. Je savais que cette vieille chouette était bizarre mais alors là... chapeau l'ancêtre ! finalement on aurait pu être copains tous les deux, voire même avec Charlie... on aurait peut-être pas joué ensemble à la Playstation en écoutant des vinyls des Sex-pistols un verre de cognac à la main, mais on aurait pratiqué de concert de la chirurgie post-mortem en se donnant des grandes claques dans le dos. J'espère au moins que le travaille est bien fait, madame Lindman, vous n'allez pas me décevoir maintenant...

Cette nouvelle est extraordinaire, mais ce qui me gâcherait la fête, ce serait de savoir que quelqu'un se soit introduit chez la vieille pour y mettre les morceaux dans le congélateur, ou que ce soit un proche ou quelqu'un de sa famille. De toute façon, à ma connaissance et à celle de Charlie, madame Lindman ne recevait jamais de visite chez elle. Il est donc peu probable qu'il s'agisse de cela. Il me plaît tant de penser que cette vieille emmerdeuse solitaire soit un serial killer. L'idée est séduisante, non ? Le rat des immeubles tout juste bon à vous grignoter la patience en futilité comme le bruit, les odeurs de cuisine, les sacs poubelles posés à l'extérieur du container, au bas de l'immeuble. Lorsque Charlie, son voisin du dessus, occupait sa misérable existence à s'astiquer le boyau en écoutant des disques des "Stranglers", elle débitait des corps en quartiers et entassait les morceaux dans un congélateur... fantastique.

Lorsque j'ai raccroché je n'en revenais toujours pas. C'est quand même pas banal, des nouvelles comme ça. Après une bonne douche bien bouillante je me suis préparé des pommes de terre sautées avec une côte de porc. Et oui... je suis un maniaque de la patate, j'en mangerai sur le carrelage des chiottes publiques. La côte de porc aussi, c'est pas mal. Pas autant qu'une bonne entrecôte bien saignante, mais tout de même... C'est en arrosant copieusement mes pommes de terre de harissa que je me suis rappelé que je n'avais toujours pas demandé à Charlie ce qu'il avait de tellement important à me dire, depuis jeudi dernier. Bon aller, je ne vais pas le déranger ce soir, d'autant que je n'aspire qu'à me reposer après cette journée de merde. Je lui demanderai demain, enfin si j'y pense.

ev_sang_jesus

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8 février 2009

Madame Lindman

Ha, il était tout content Charlie, lorsqu'il m'a appelé pour m'annoncer la grande nouvelle. Exité comme une puce, comme souvent lorsqu'il s'est envoyé quelques verres de cognac, d'ailleurs. Il parlait si fort que j'ai dû éloigner un peu le combiné de mon oreille. Sacré Charlie, une paye que je le connais, maintenant. Si l'on devait résumer ma vie, se serait : des patates, des steaks bien saignants, quelques pouffes de passage et... Charlie. Ce mec fait partie intégrante de ma vie. Si Charlie décédait, je crois que je me ferai chier. Il m'annonça la nouvelle comme s'il venait de remporter la super cagnotte du vendredi 13 : madame Lindman était décédée. Plus de vieille bique qui vous les casse au sujet du bruit, plus de regards obliques dans les parties communes, plus à supporter sa vieille tronche en biais, son oeil torve et l'autre bovin, le regard aussi intelligent qu'un ruminant avant l'abattoir. Cette vieille croûte a cassé sa pipe, au grand bonheur de Charlie, et donc du mien. Je m'imprégnais de l'euphorie de Charlie et j'ai bien cru que j'allais choper des crampes aux joues tellement je souriais. Effectivement, maintenant nous pourrons passer des soirées à boire du cognac, écouter des disques et jouer à des jeux débiles sur Playstation sans qu'une antiquité qui pue la naphtaline et la transpiration ne vienne nous emmerder. Et merde ! Qu'est-que-qu'on a bien fait de ne pas descendre à l'étage du dessous lorsque cette peau de vache hurlait comme une truie ! Charlie m'a dit que jeudi dernier, plusieurs heures après que je l'ai quitté, il a entendu du raffut dans le hall de l'étage inférieur. Il a ensuite vu les pompiers, le SAMU et la Police au bas de son immeuble, et puis madame Lindman... sortir les pieds devant dans une bâche en plastique. Quelqu'un avait dû finir par alerter les urgences étant incommodé par le bruit. Je comprend un peu, même si je suis le premier à faire du bruit dans l'immeuble lorsque j'y viens passer des soirées arrosées. Mais là, tout de même, les cris d'une vieille bique emmerdeuse, faut pas pousser. J'ai terminé la conversation téléphonique avec ce même sourire qui me crispait les joues. Mais l'expression de mon visage pris une apparence plus neutre lorsque je me suis rappelé que demain, fini les vacances. Il va falloir retourner au bureau. Mais au fait... je n'ai toujours pas demandé à Charlie ce qu'il avait de si important à me dire depuis jeudi dernier.

ev_sang_jesus

5 février 2009

Visite chez Charlie

Ce matin je suis allé voir mon meilleur ami : Charlie. Il m'avait téléphoné un peu plus tôt dans la matinée en me disant qu'il avait quelque chose d'extrêmement important à me confier, mais qu'il préférait ne pas le faire par téléphone. J'ai mis en route la machine à laver que je venais juste de finir de remplir, et ni une ni deux, coup de première et me voilà parti dans ma bagnole toute pourrie afin de me rendre chez lui à deux ou trois kilomètres de là. Sur place je trouvais un Charlie tout exité qui me proposait un verre de cognac dès mon arrivée. Oui, Charlie adore le cognac et tout un tas d'autres nectars frelatés, d'ailleurs. Alors j'ai bien tenté de lui demander ce qu'il avait de si important à me dire... d'ailleurs il allait me répondre juste après avoir allumé sa cigarette, quand soudain... un cri. Cela venait de la voisine du dessous, apparemment. Charlie m'a dit que c'était cette vieille chouette de madame Lindman qui n'arrêtait pas de l'emmerder au sujet du bruit et autres broutilles complètement anodines et ininterressantes dont elle pouvait n'être que la seule à accorder de l'importance afin de remplir sa triste vie qui sent la naphtaline. Très bien, on comptait ne pas y aller, de toute façon. Mais les cris devenaient de plus en plus intenses, et ils commençaient à devenir insupportables pour nos pauvres petites oreilles. Et oui, c'est tout le drame de ces immeubles HLM, pas insonorisés du tout. Du coup, les cris de madame Lindman vous cassent les oreilles. Il a bien fallu se rendre à l'évidence : nous n'irons pas tout de même. Il y aura bien des voisins pour aller voir, de toute manière elle fait déjà assez chier comme ça, la vieille. Et puis nous sommes passés à autre chose. Charlie m'a montré les derniers disques vynils de je ne sais quels groupes obscurs rescapés des années 80 dont il a fait l'acquisition pour enrichir sa collection, et puis après quelques cognacs, je suis parti. Dans la voiture, je me suis rappelé qu'il avait quelque chose à me dire et j'allais l'appeler une fois rentré à la maison, mais une fois sur place, j'ai eu la surprise de voir que ma machine à laver avait fuie, la conne. Bon, ben j'appellerai Charlie plus tard... depuis j'essaie mais il est sur répondeur.

ev_sang_jesus

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